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dimanche 21 décembre 2008

Tendre hommage

On devrait tous avoir un grand homme dans sa vie.
On devrait tous avoir un grand homme dont la générosité déborde autant que ses sourires.
On devrait tous avoir un vieil homme dont les années n'ont pas effacé les étincelles d'enfant.
On devrait tous avoir un vieil homme dont les yeux pétillent.
On devrait tous avoir un vieil homme plein de tendresse, qui nous répète avec malice, du haut de ses quatre vingt balais, que la vie peut être pleine de tendresse, si on le veut.
On devrait tous avoir un "Rire fragile".
On devrait tous avoir un Philippe Avron.

" Le rire...
C'est étrange, le rire...
Ça nous prend, ça nous surprend, ça nous cueille...
Chacun a son rire, son propre rire, mais parfois le rire nous échappe... On dit : "Le rire m'a échappé."
Faut pas compter sur la pensée pour le rattraper.

Est-ce qu'on peut penser et rire en même temps?... C'est difficile.
Parfois, on dit d'abord, et on pense après.
On dit : "J'ai ri, mais c'était pas terrible."
Parfois, on pense d'abord, et on rit après.
On dit : "Plus j'y pense, plus ça me fait rire."
Quand quelqu'un nous dit : "Je vais vous raconter une histoire, vous allez rire." Ca nous fait penser. Mais est-ce que ça nous fait rire?

A un moment, on était toute une bande de rires.
Il y avait Rire sous cape, Rire grêle, Rire jaune, Fou rire, Pouffe de rire, Rire en coin, Rire en dedans, Rire en dessous, Rire en vrille.
Moi, j'étais Rire fragile.

Rire fragile.
Tout ne me fait pas rire dans le monde, loin de là, mais j'ai toujours envie de rire avec tout le monde.
J'ai même besoin de rire avec tout le monde.

Il y a des gens qui n'ont pas envie de rire.
Il y en a qui ont ri, et qui ne rient plus.
Il y en a qui ne rient pas, qui ne riront jamais.
Même des enfants."

Philippe Avron, Rire Fragile


Joyeux Noël.



jeudi 11 décembre 2008

Electre - v 1.0


Arrêtez de me regarder.
Je sais bien à quoi je ressemble ; je suis un monstre.
Je porte ma peine en étendard au fond de mes orbites gonflées, et elle vous dégoûte.
Arrêtez de me regarder, je vous dis. Vos rétines sont des punaises qui m'arrachent des lambeaux de chair ; vos lèvres qui sourient sont autant de rasoirs qui laminent mes joues.
Je ne supporte plus vos yeux, je ne supporte plus vos bouches.
Qui est le plus monstrueux? Celui qui vit avec la mort ou celui qui est mort à force de l'avoir fuie?
J'ai mal mais je ressens.
J'ai mal mais je vibre.
J'ai mal mais j'écrase vos minables mines étriquées.
Laissez-moi, laissez-moi cracher mon fiel, laissez-moi bruler sous l'acidité lacrymale ; elle était en train de pourrir mon corps entier. Je veux qu'elle sorte, je veux qu'elle hurle, je veux que mes cils tombent un par un sous le poids de cette marée qui jaillit.
Laissez-moi faire et ne me regardez pas.
Ne me regardez pas.
Ne relevez les yeux que lorsque j'aurai suturé mes chairs. Quand je serai présentable.
Relevez les yeux quand vous me jugerez digne de ne plus être regardée.
Ne. Me. Regardez. Pas.

mardi 9 décembre 2008

Ca craquouille ou ça filouille?


Ma bague s'effiloche.
Ma putain de bague s'effiloche.
T'y crois, ça?
C'est quand même pas n'importe quelle bague, non? Cette bague a traversé les années, elle vient des années soixante-dix, elle a traversé des putain d'années pour arriver sur ce stupide étalage, pour arriver jusqu'à moi et maintenant, cette putain de bague s'effiloche.
Ca ne peut pas être une question de qualité. D'accord, cette bague est pourrie, miteuse, mais elle a vécu trente ans, tu comprends, trente putain d'années avant que JE n'arrive pour la mettre à MON doigt, trente ans pour qu'elle s'effiloche. Je veux dire, je n'ai jamais vraiment cru qu'elle était invincible mais quand même trente ans, elle doit tenir la route mais non je la mets à mon doigt et elle s'effiloche.
Psychologiquement, je veux dire, si on admet que je puisse être touchée par la dégradation de cette bague, psychologiquement, c'est quand même très dur de se dire que CETTE bague qui traverse le temps depuis trente ans, CETTE bague s'abime sur mon doigt. C'est quoi le truc? Psychiquement parlant, c'est quand même lourd, non? Je détruis tout ce que je touche ou tout ce qui me touche s'enfuit?
Je n'arrive pas à croire que CETTE bague, cette putain de bague...
Je veux dire... c'est pas comme si j'en n'avais pas pris soin ou quoi. J'en ai pris soin, je l'ai choyée, j'y croyais putain, j'ai mis de l'espoir dans cette putain de bague, je croyais en elle, j'y croyais, elle me paraissait fiable , tu comprends, fiable, viable, je sais plus mais enfin je pensais, non j'étais sûre qu'elle allait durer, cette putain de bague qui a traversé les années, trente putain d'années pour s'effilocher sur mon doigt. Je ne peux pas croire que ça finisse comme ça, putain que juste parce que j'en ai pris trop soin, les jointures craquent.
Comment ça ce ne sont pas les jointures qui craquent? Non, je sais que ce ne sont pas les jointures qui craquent, je sais bien qu'il n'y a pas de jointures mais si je parle de jointures c'est parce que c'est une image tu vois l'image des jointures qui craquent mais non ce ne sont pas les jointures qui craquent, concrètement en tout cas, ce ne sont pas les jointures qui craquent c'est moi qui craque et c'est ma bague qui s'effiloche. Et c'est un peu facile, je trouve, c'est un peu facile d'arriver comme ça, de constater les dégâts et de dire que j'en ai pas assez pris soin, que je ne m'y suis pas prise comme il faut et que ce ne sont pas les jointures qui craquent mais juste la bague qui s'effiloche. Je veux dire, si tu sais comment faire, toi, pourquoi tu ne t'es pas pointé avant pour ne pas que ça s'effiloche?
J'arrive pas à y croire.
Tout ça est vraiment... vraiment décevant. Vraiment... vraiment blessant.
C'est ça, blessant... et rageant.
J'aurais pu être très belle avec cette bague.

lundi 8 décembre 2008

Atelier d'écriture n°3 : fictionner à partir de la lettre d'un proche.

Consigne : envoyer un lettre à un proche disant "Ecris-moi quelque chose de moi que je ne sais pas" ; fictionner à partir de la réponse.

Texte à lire à voix haute. Attention aux changements de rythme.

Oui, oui, ça va! Je suis très occupée en ce moment, je n'ai plus une minute à moi. Professionnellement, j'ai beaucoup avancé : on a eu beaucoup d'opportunités inespérées ces derniers mois et on a pu établis pas mal de nouveaux partenariats. Il faut dire que dans ce secteur, ça bouge énormément. L'essentiel, c'est de rester sur le qui-vive et de saisir tout ce qui est à notre portée. Il n'y a que comme ça qu'on réussit aujourd'hui, c'est bien connu. Mais du coup, c'est vrai que je suis toujours à droite à gauche, je n'ai plus trop le temps de me poser. On me traite d'hyperactive, alors tu vois... Mais c'est mon moteur, clairement, j'ai besoin de ce rythme effréné, de ce tourbillon incessant pour me sentir vivante, pour ne surtout pas penser.

Je travaille sur des projets très différents en fait. Tout ça devrait se développer cette année, assez rapidement, alors j'essaye de rester disponible. C'est sûr, il faut être capable de jongler entre tout ça, mais tu sais, quand on est passionné, on arrive à tout. D'autant plus que ce sont des projets vides de sens auxquels je ne crois plus du tout et qui pompent tout mon énergie - je suis une loque.

Cela dit, ne crois pas que tout ça empiète sur ma vie privée. Je continue à voir du monde, je crois même que je ne suis jamais autant sortie qu'en ce moment. Ca me fait un bien fou. Je regarde mes amis qui rient autour de moi, et je me dis : "Comment je pourrais faire pour vivre sans toi?" Alors j'enchaine les verres pour ne plus y voir ton visage, je brûle ton image, je brise les souvenirs à coups d'éclats de rire ; je rentre avec les derniers métros pour être un peu moins seule et mon sourire s'effiloche au fil des stations.

Ma vie est vraiment bien remplie - et je suis pleine de vide. Je la gave autant que je peux, de bouffe et de personnages derrière lesquels je peux disparaitre. Je ne connais plus personne, personne ne me connait, tu es parti avec mes tripes, tu es parti avec mon identité, tu es parti avec tout ce qui faisait que je restais debout et je n'ai plus qu'à courir, courir, courir pour ne pas tomber, courir pour ne pas crever ou cracher à la face de ce monde qui n'a plus aucun sens, tu entends, plus aucun sens depuis que tu as tout éparpillé, tout piétiné à coups de pieds, depuis que tu m'as laissée là toute seule, me débrouiller toute seule pour consumer la vie, pour faire semblant que je m'en fous, je m'en fous, je m'en fous, je m'en fous.





Et toi, ça va?

lundi 1 décembre 2008

Variations : Ruptures au petit déj'




Mais je vous jure, Monsieur, c'était de la légitime défense. Vous ne me croyez pas? Laissez-moi vous raconter au moins... D'accord, c'est vrai, c'est moi qui ai... mais enfin, il s'apprêtait à faire quelque chose de bien pire, fallait bien que je réagisse!

Il était là, devant moi, il me regarde et comme ça, l'air de rien, il me dit : "A trois, je t'oublie." "Je t'oublie", il me dit, là, tout bêtement, comme on boit une tasse de café. Ca ne se dit pas des choses comme ça, vous comprenez, non? On n'oublie pas les gens comme ça, je lui dis, ça ne se fait pas, c'est quand même pas correct. Surtout après ce qu'on a vécu. Je veux dire, j'aurais été une petite nana à qui il aurait juste payé une barbe à papa dans une fête foraine ou je sais pas, d'accord, il aurait pu me dire : "Quand je sors de ce parc, je t'oublie". Mais enfin, quand même, pas à moi, pas comme ça... pas après tout ça.

"A trois, je t'oublie", il me dit, et j'ai pas mon mot à dire, c'est comme ça, c'est posé entre nos deux tartines. Et alors, il se met à compter, et il sourit presque. Et c'est son sourire qui me fait le plus mal, parce que je le connais ce sourire, c'est le plus beau des sourires et ça ne se peut pas, ça ne se peut pas que tout à coup, ce beau sourire serve à tuer des gens.

Alors voilà, il compte.
1... 2...
Je ne pouvais pas le laisser aller jusqu'à trois, vous comprenez?
C'est bien pire que n'importe quel crime d'oublier comme ça, non? Je veux dire... l'oubli... y'a rien de plus terrible... Le vide, le néant. C'est quand même bien plus insoutenable que de mourir.
Ca non, je ne pouvais pas le laisser m'oublier, le laisser me sortir de sa tête.
1...2...
J'ai trouvé que ça, le vieux pistolet du tiroir de la cuisine.
1...2...
Voilà. Je l'ai pas laissé dire trois.

(Je l'ai regardé droit dans les yeux parce que... vous savez... c'est toujours le visage qu'on oublie en premier).

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Il était assis en face de moi à la table de la cuisine. Je le regardais boire son café. Il a levé les yeux au-dessus de son bol et il m'a sourit. Ce sourire, mon dieu... ce sourire plein de soleil, si généreux qu'il réchauffait tout mes os. Il aurait pu raviver ma foi en n'importe quoi. Sans un mot, sans une parole. Seulement avec ce visage radieux.

J'ai longtemps cherché ce que je pouvais lui donner en retour. Mais j'ai eu beau fouiller dans mes brocantes, je n'ai jamais trouvé quoi que ce soit qui aurait pu avoir sa valeur. J'ai écumé les caves de breloques minables, j'ai essayé de forcer des coffres forts vides mais tout me faisait honte, tout était terne, tout était plat. Je n'avais rien à lui offrir ; et ce sourire me renvoyait à mon propre vide.

Il me regardait toujours. Tendrement. J'aurais voulu figer cet instant, ne jamais quitter cette douceur. J'ai eu envie de prendre son visage dans mes mains, lui dire que je l'aimais. Je lui ai souri, moi aussi, et j'ai dit : "Je te quitte".

dimanche 30 novembre 2008

Résumé de la semaine.

Lundi matin, au chaud.
J'ouvre les yeux sur ma semaine.
Tout dort, rien n'a commencé.
Se lever, se lancer. Plus que sept jours.

Il fait froid, je cours dans la ville avec Massive Attack, "There's a man that lives next door", Noël approche et je plonge dans les rapports d'autopsie, la balle a traversé l'estomac, le pancréas, peut-être le bas du foi et les intestins, je dois trouver ma putain de substitution, "Si tu as tué Lysandre dans son sommeil, baignant jusqu'aux chevilles dans le sang, plonge dans l'abîme et tue-moi également, le soleil n'était pas plus fidèle au jour que lui envers-moi, se serait-il enfui loin d'Hermia endormie", j'ai trouvé ma substitution, mais attention danger, faut-il vraiment remuer les douleurs pour jouer du Shakespeare, 8h du matin, beaucoup trop tôt, beaucoup trop de choses à faire, d'évènements à voir, aller plus vite, rue Nationale dans un atelier de tricot clandestin, le cauchemar des mesures à prendre, bon sang, j'ai grossi, des verres de vin et des copains, Rachid Taha, mais mon lit est beaucoup trop loin, je peux remettre mon corset, ça fait un peu mal mais ça entre, c'est parti pour l'égotrip au musée, je suis la nouvelle statue du Louvre, admirez-moi, je suis une Atalante brisée par l'amour, laisse tomber Manoush et rentre bosser, je craque, bulle d'oxygène dans salle obscure, c'est incroyable ce que Mesrine ressemble à Alex, je suis en retard, lapin pressé, tu veux une bière, et si on partant en Suède, non ce ne sont pas des paroles en l'air, pulsion nocturne, arriver plus vite, aterrissage surprise dans le cercle polaire, au chaud, plus vite, au chaud, courir plus vite, plus vite, les enfants m'attendent, aujourd'hui on va danser, "We're gonna have some fun tonight, everything's allright, have some fun tonight", chantez avec moi, hurlez avec moi, on a besoin de se réchauffer bande de petits soleils, pain bio et barquette de sushis, oh, Fabien, parle-moi de violence, pas le temps, j'ai rendez-vous, il est bien ce théâtre, est-ce que la régie est fournie, coréalisation, "apportez-moi un texte", "une audition", bon sang, une audition, retour maison, "I'll get you in the end", métro Concorde, métro Bastille, conversations surréalistes avec du chocolat et du gingembre dans la bouche, cheveux coupés et bonne journée, est-ce qu'on peut compter les uns sur les autres, tu peux compter sur moi, ne t'inquiète pas, j'ai envie de, vodka tatin, chaos et confusion, à partir de quand est-ce que j'ai perdu mes mots, à partir de quand est-ce que ma mâchoire s'est scellée, urgence de l'écriture, parler à des inconnus, retour coton en bus de nuit et course dans la glace, chuchotements, gueule de bois et regard en vrac, Rêverie ferroviaire d'un amour itinérant, "tu sais, chaque fois que tu lis un de tes textes, ça me touche énormément, ça me fait frémir" -

- note d'intention, projet d'implantation, fais confiance au destin Matthieu, je t'en supplie, l'instinct, c'est la seule chose qui ne peut pas nous trahir, "My independance seems to vanish in the haze", joyeux anniversaire, verre cassé et chocolat, à demain, il neige, je voudrais partager cette neige, bonne nuit Catherine, merci pour la place que tu me gardes sous ton parapluie, au lit, uppercut, souffle coupé, "By then I'll be a brand new different person, to love you while I'm trying to decide", decide, decide, dormir, enfin.

Dimanche matin, déjà. La semaine est flashée.

(Oh, et ça y est, j'ai trouvé mon futur appartement. )

vendredi 21 novembre 2008

Je préfère manger à la cantine.



Bordel, j'adore ces gosses.

J'adore quand ils courent vers moi en me bousillant les tympans.
J'adore quand ils me déboitent les lombaires en me sautant dans les bras.
J'adore quand ils m'expliquent le plus sérieusement du monde que "C'est vrai, c'est pas bien de faire ça, on peut aller en prison pour au moins cinquante milliards de jours".
J'adore quand ils pensent que c'est la fin du monde parce qu'ils se sont disputés avec leur copain.
J'adore quand ils ont oublié trente secondes plus tard qu'il s'étaient disputés avec leur copain.
J'adore quand ils trouvent ça dégoûtant d'être amoureux.
J'adore quand ils chantent des chansons qu'ils ne comprennent pas.
J'adore quand ils veulent faire des tours grandes comme jusqu'au ciel.
J'adore quand ils pensent que j'ai quarante ans et que j'ai déjà trois enfants.
J'adore quand ils me disent "Je t'aime" même si ça veut juste dire qu'ils trouvent que j'ai une jolie robe.
J'adore quand ils rient à mes blagues nulles.
J'adore quand ils imitent les loups, les piranha, ou les émeus, surtout quand ils ne savent pas ce que c'est.
J'adore quand ils prennent tout au sérieux.
J'adore quand ils sont plus intelligents que moi.
J'adore quand ils dansent la tektonik.
J'adore quand ils m'offrent des cailloux.
J'adore quand ils me glissent des mots d'amour dans les poches.
J'adore quand ils se complimentent entre eux, qu'ils trouvent magnifique le dessin complètement improbable de leur voisin.
J'adore quand ils essayent de se faire pardonner.
J'adore quand ils jouent avec moi.
J'adore quand ils me font l'honneur de ne pas (encore) me considérer comme une vieille conne.

J'aime juste un peu moins quand ils disent "De toute façon, je reviens demain avec le pistolet de mon père, et j'te tue".

vendredi 14 novembre 2008

Chroniques - des jours entiers, des nuits entières.

Y'a des nuits entières où je ne dors pas...
Des nuits entières où je ne dors pas, des nuits entières...
J'y arrive pas, je me retourne dans tout les sens, je remets de l'ordre dans mes idées. Point.
Y'a des nuits entières où je ne dors pas... je ne dois pas être la seule... mais j'y arrive pas.

Y'a des nuits entières où je pense à toi.
Tu viens là comme un uppercut au plexus, me trouer, me transpercer, comme une rage de dent dedans la tête.
Tu sommeilles, tu somnoles, toi tranquille t'étirant, au fond de moi, t'écartant en moi.

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J'arrive pas à dire, j'arrive pas. Une simple chose, j'y arrive pas... c'est... c'est un petit truc qui va pas, qui se déclenche pas, je voudrais vous dire, oh j'aimerais tellement que ça s'ouvre là-dedans, mais ça s'ouvre pas, y'a rien qu'en ressort, jamais, rien de bon, là, que vous puissiez lire là, deviner, sentir en même temps, même avant moi là, ce que je sens, me le dire, mais y'a un truc, un sale petit machinchose qui se voit pas, qui bouche ou je sais pas, un petit grain qui vient tout dérégler, enrayer, je sais pas, j'y pense et je vois pas, vraiment, la mécanique à l'air, putain ce que j'ai l'air!

Incroyable on croit en me voyant, on se dit elle va bien, c't'incroyable ce que cette fille-là va bien, elle pétille de partout, on a envie de la mordre, elle est comment dire juteuse, c'est ça, coulante, belle, gonflée, oh putain ce qu'elle est belle on se dit, alléchante, cette fille est alléchante de partout, de la pointe à la plante, aïe, aïe, aïe, on se dit, pas vrai?

C'est pas vrai. C'est le châssis ça, une carcasse, un drôle de châssis, je sais pas, je sais pas.
Parfois quand la nuit se fait plus longue que d'habitude et que je suis là comme une conne à m'engouffrer des bouts de pain avec du beurre, du beurre de cacao ou de cacahuète, à tout vider de partout, les frigos, les boîtes d'oeufs pour faire l'omelette, à ronger des tablettes, à compter mes jours devant des boîtes froides, à tremper n'importe quoi dans la confiture, je me dis qu'il faut que je devienne grosse et grasse, comme ça, encore plus grosse comme ça personne, plus personne ne me regardera plus, plus je serai grosse moins on me verra, drôle non?
Je pourrais m'allonger tranquille, étendre mes grosses jambes, me mettre sur le côté, je ferais comme une femme fatiguée, je ferais et je mangerais des tablettes et des tablettes de petites pastilles de toutes les couleurs, bleues, je fermerais les yeux et j'oublierais comment je m'appelle, et comme j'étais tout en fermant les yeux et je mourirais, donc, je mourirais.

Xavier Durringer

jeudi 13 novembre 2008

Variations insomniaques


Ok, let's do this, let's do the drugs, let's do the chemical lobotomy, let's shut down the higher functions of my brain and perhaps I'll be a bit more fucking capable of living.

Sarah Kane - 4.48 Psychosis
Je. crack.

Trop de nuits sans couleurs
trop de nuits à couler
trop de nuits à errer
de marées en marées
de toile en toile
de net en vibe.

Trop de nuits sans somme en somme
il faut que je m'assomme à coups de somnifères - des massues pour éclater les bulles sans somme.

Funambule somnambule sur les nerfs qui me parcourent
je suis tombée de haut

Endors-moi Zolpidem, endors-mes nuits, endors mes jours, endors mon corps, endors ma tête.

Sommeil vermeil au slogan prometteur : résignation / fin de l'action.

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Je n'arrive plus à dormir.
Il y a dans ma tête un tourbillon d'images qui ne s'arrête jamais
des souvenirs
une frénésie qui étouffe les ombres du repos.

Mes paupières sont fermées et mes yeux s'ouvrent sur mon cerveau.

Et je pense à toi
qui étouffais mes peurs à bras nus.

J'ai un poison en guise de rêve
une drogue douce
un éphémère qui vole entre mes neurones : ses ailes ont fait pousser mes illusions.
Des mirages d'images à mirer qui te font miroiter à l'infini.
Ton reflet qui se répercute entre mes synapses et s'emmêle entre mes cils.
Pris au piège, pris au filet de mon exode mental.

Je n'arrive plus à dormir.

Ton image enfle dans ma tête et me décapite à l'insomnie.

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mercredi 12 novembre 2008

Bêêêêêêêêêêêh


Qui l'eût cru?

J'apprends par corps sera sponsorisé par..... Bergère de France!

On ne rigole pas... j'ai déjà hâte de voir le logo sur nos affiches!

D'ailleurs, qu'aurait-on pu espérer de mieux pour une pièce de maille au coeur, de moutons qui voyagent et qui tricotent des souvenirs?

Alors voilà... le projet avance, on commence à fixer des dates, à imaginer la vie de notre bébé.
Il y a des jours où ça parait insurmontable.
Mais c'est sûrement la plus belle des galères dans laquelle j'ai pu embarquer.

mercredi 29 octobre 2008

Rétrospective d'une femme libérée [travail en cours]

25 novembre 2004

Il y a ce visage dans le miroir.
C'est le mien - mais je ne le reconnais plus.
Quelque chose l'a ravagé, quelque chose l'a marqué - à vie.

Mon corps aux enchères, pour espérer combler le vide qu'un bulldozer à creusé.

Je fais l'amour comme je ferais la mort.
Une déchéance, une chute de plus à chaque instant.

Mon corps en soldes, abandonné à qui le veut - ou plutôt qui le peut.

Ne me regarde pas.


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?? novembre 2008

Je suis une femme LIBRE!
Je n'ai aucune attache, jamais ; aucune emprise. Les hommes glissent sur moi comme ils glissent en moi. Pas de différence. Il me suffit de peau pour succomber à leurs caresses. Ils le savent ; ils aiment ça. Et je n'ai jamais rien pu leur demander d'autre.

Je suis une femme libre!
Si je te trouve, tu me tues.
Et je te trouve toujours.
Je sais les repérer, maintenant, ceux dont je connaîtrai bientôt la couleur des draps, la douceur des mains, les habitudes post-coïtales. Ils ont cette étincelle dans les yeux qui fait frémir mon derme. Mon épiderme. Mes terminaisons nerveuses. Ma moelle épinière. Qu'ils sucent jusqu'au dernier orgasme.

Je suis une femme libre.
"Tourne mon bouton, mon bouton tout rond, et je chanterai une chanson".
Pigeon rossignoble aveuglé par tes hanches, je roucoule quand tu ondules.
Sur commande, sur demande. Quel que soit l'endroit, quel que soit le moment - pas de refus, la maison offre un crédit illimité d'enjambées au septième ciel.

Je suis une femme libre...
Sous tes doigts, sous ta langue, sous tes lèvres, sous ta peau, sous ton corps, sous ton cul, sous ton sourire, sous tes promesses, sous tes caresses, sous mes espoirs, sous mes nuits saoules, sous sans avenir, sans dessus ni dessous, sans ego, sans amour, sans attente, sans retour, sans lutte.

Je suis une femme libre-service.

dimanche 26 octobre 2008

Passe le temps c'est sûr, si rien ne dure, il reste pourtant les souvenirs...


Je suis retombée sur mon cahier d'"Esthétique du geste" de mon année de master. A la dernière page, il y a écrit :

"Michel Guérin : naturalisation notion figure
Lyotard : radicale extériorité du sentir
geste de la parole ne peut être saisi dans discours
propose analytique du désir
motricité propre au langage
- j'en ai marre
Briser les mailles, les portes, les prisons, les barreaux
briser ma peau et mes os
Crash corporel
Dégénération
les fils se sont débranchés dans mon cerveau
la connexion est interrompue
le serveur est hors-service
Je ne crois plus en...
Je ne jouerai plus le jeu
des faux semblants, j'ai
perdu mon masque et mon
savoir faire.
"Ce n'est pas là un monde dans lequel je souhaite vivre"
Amas de peur entassées depuis l'enfance.
This is the end.
Reste avec moi."

C'est là que je réalise... ça fait un an, ça fait exactement un an.

Il y a pile poil trois cent soixante cinq jours, je titubais dans la campagne danoise, je déviais vers la maison en bois d'étudiants en musique. Et en m'accrochant au bras de celui qui m'accompagnait, j'ai pris la première décision d'une succession d'autres qui m'ont entrainée dans un virage à 180°. Ce soir là, j'ai ouvert les yeux sur tout les enfermements que je m'imposais.

Il y a un an, je changeai de chemin.

Très exactement un mois plus tard, dans la fosse de l'Elysée Montmartre, j'ai décidé de partir. Une nécessité si forte qu'il a fallu que je me l'écrive dans la main, pour ne pas oublier, pour ne pas me dégonfler. PARTIR, tout quitter, tout plaquer, pour ne plus jamais me sentir aussi emprisonnée. PARTIR... à commencer par cette salle et ce concert un peu minable.

Cinq jours plus tard, j'avais mon billet d'avion.

Un autre mois s'est écoulé. Et puis, à 6h du matin, complètement gelée sur une plage normande, j'ai encore abattu un autre mur. Comme dans un film, j'ai décidé de me laisser faire, de me laisser aller à d'autres possibles. A cet instant précis, je me sentais presque l'âme d'une héroïne d'un roman épique.

Et le 31 décembre, j'ai sauté dans le vide.

Je repense à tout ça comme à la préparation d'une kamikaze qui délaisse petit à petit tout ce qui fait sa vie terrestre. Ca n'a l'air de rien comme ça, mais pour moi, c'était littéralement un plongeon dans le chaos. Et je dois dire que le chaos aura tenu ses promesses. L'année 2008 aura été...

Bref.

Aujourd'hui, le chaos commence à se remettre en forme, et je tire le bilan de tout ça. Et je crois que je suis plutôt fière du chemin parcouru.
Je suis...
terrorisée
affolée
paumée
désorientée
écrasée
... mais je ne suis plus enfermée.

Et ça... qu'est-ce que c'est bon, putain. O_O

Alors... Joyeux anniversaire à moi-même et à tout ceux qui m'ont accompagnée cette année.

Autoportraits











En performance vidéo... on fait des jolies choses.

dimanche 19 octobre 2008

Atelier d'écriture n°2 : écrire à partir du texte d'un autre.

"Je m'appelle Paule. A prononcer Paule, pas "pôle". D'ordinaire, je ne suis pas une de vos soeurs, mais j'ai péché. J'ai pris le RER et lui ai brisé le coeur. Il m'a dit : "Ce n'est pas encore l'heure de se séparer". Il pleurait comme un saule. "L'ère est au changement", lui ai-je dit. Depuis, j'erre de gare en gare, de lit en lit, et pure, je ne le suis plus depuis longtemps."

Paule S.

Rêverie ferroviaire d'un amour itinérant.

Je m'appelle Anaïd. Avec un "d", pas un "s". Des trains, j'en ai pris, des mille et des cent. Descendre du quai, chercher des yeux une silhouette connue, qu'on serre mais qui finit toujours par s'échapper... je connais par coeur. Spécialiste ès adieux ferroviaires.

Je suis née gare Saint Lazare, entre les battants d'une porte automatique, dans le wagon d'un train Corail. Les paysages qui défilent aujourd'hui devant mes yeux sont les mêmes ; seule la B.O. est différente. Gare Saint Lazare en point d'ancrage, j'ai depuis erré, de rails en rails, de roues en rien, sans jamais renier mes origines.

Gare Montparnasse, d'abord : l'érotique exotisme des premiers baisers amers d'un gentil Breton, un corps à moitié désiré qui se déchire vers la mer. Une brève histoire aux couleurs bleues : bleuette, fleur bleue, bleu des vagues, vague à l'âme et bleu des souvenirs.

La gare du Nord, et le trouble adolescent d'une amitié un peu trop forte pour être honnête. Une soeur fidèle au bout du quai de la ligne Paris-Lille, les rails comme lien indéfectible. Je l'ai toujours retrouvée, en longeant la voie ferrée.

La gare de l'Est... ha... la gare de l'Est. Un an d'allers-retours au goût de sucre et de canelle. Des flammenkuches dans le bide et de l'amour dans les oreilles ; la peau sâtinée de caresses, les joues rayées de larmes à chaque voyage en sens inverse. La gare de l'Est... fief des premiers amours.

J'ai fait un break gare d'Austerlitz, pour retrouver les plaisirs chauds des voyages libérés. L'odeur du sable et du monoï comme autant de promesses d'aventures à venir.

(Et j'en ai eu marre des trains. J'ai préféré voler et m'envoyer en l'air aux quatre coins du monde. Amour international ou universel pour embrasser toute la planète ; soif de tendresse sans frontière, à distribuer et à reprendre. Il n'y a pas d'attaches au ciel.)

Et puis enfin, la gare de Lyon : son souffle en point d'interrogation, ses lèvres en point de suspension. La gare de Lyon a fini par se dérober sous mes pieds. J'aurais pu y planter ma tente d'itinérante en repentir, mais les billets étaient trop chers... surtout quand on ne peut pas composter.

J'ai fait le tour de toutes les lignes, sans atteindre le terminus. Aujourd'hui, je pose mes valises au confluent de toutes les gares, avec une petite annonce en panneau publicitaire : "Amour sédentaire cherche jeune Parisien pour - qui sait? - d'autres aventures ferroviaires."

jeudi 16 octobre 2008

J'apprends par corps.






Aujourd'hui est un grand jour : nous embarquons officiellement dans ma cave à bord du navire J'apprends par corps ! Première répétition, premiers émois, premiers cafés ratés.

Et nous accueillons à bord deux nouveaux moussaillons : Gaelle et ses fidèles aiguilles à tricoter, pour nous habiller de mille feux ; Matthieu et ses belles mélodies pour nous détourner du chant des sirènes.



J'apprends par corps, qu'est-ce donc c'est donc?


C'est une histoire humano-artistico-érotico-amicale.

Tout a commencé un vendredi soir, sur une scène de théâtre. Deux énergumènes font leurs premiers pas, se prennent les pieds dans les planches, et se relèvent ensemble. Révélation et étincelles : c'est la rencontre. Des rencontres comme on n'en voit pas tout les jours.

Quelques années et quelques scènes de ménage plus tard, ils partagent le même peignoir, l'un s'invite à la table de l'autre, et de cette mémorable entente naît un projet : celui d'embarquer sur le même navire, à la conquête de nouveaux horizons.

J'apprends par corps est né, et prend la forme d'une pièce entièrement fait maison.

J'apprends par corps, ça parle de quoi?


1914.

Adèle et Gustave, une fille de salle et un ancien hercule de foire, sont les derniers occupants d'un sanatorium en bord de mer, évacué devant l'avancée des soldats allemands. Chaque jour, le bruit des bombes et des canons s'intensifie. Ils doivent fuir.
Face à l'adversité, ils ne perdront pas pied et se lanceront corps et âme dans un projet... bien à eux ; et peu importe si la tête prend l'eau : au final, c'est tout le corps qui s'évade.

mardi 14 octobre 2008

Atelier d'écriture n°1 (bis) : faire parler l'humain d'une image.

* Le monologue de la femme fautive. *

"Ce mec-là, si je l'ai touché, c'était pour t'oublier quelques instants, pour te chasser loin de ma tête, que là-dedans, t'as tout mis, tout foutu dessus dessous. T'as pas le droit de rester planté là, à moitié somnolent entre deux eaux, deux images. Faut que tu fasses place nette, je veux t'oublier un peu. Allez, juste le temps d'aller pisser tranquille. Donne-moi un peu de temps devant moi. Je vais bien me griller tout ça, toutes ces idées noires qui grésillent. Je l'ai pas bien touché ce mec, tu sais, je l'ai même pas regardé, je l'ai juste pris comme un cachet, comme un cachet pour t'oublier."

C'est pas exactement ça. Je ne sais plus pourquoi j'ai fait ça, mais c'était peut-être pour te rappeler à moi. Il avait la même odeur, tu vois, j'aurais presque pu confondre. Là, dans le noir, c'est ton fantôme que j'ai voulu embrasser. C'est de ta faute, tu vois, il fallait pas casser le fil, me laisser là sans rien comprendre, avec ce morceau de ficelle mou et plus rien au bout. C'était pour me consoler, je me suis accrochée à lui. Comme le naufragé à son radeau ; comme un kamikaze à sa prière.
Aujourd'hui, j'ai nagé pendant des heures en espérant que le chlore pourrait dissoudre mon humiliation. Je ne suis pas ce genre de fille, tu vois, qu'on câline sans penser à mal. J'ai trop de poitrine, tu vois, trop de gras à tripoter pour qu'on se contente de me serrer. Ca dépasse toujours. Il n'y a pas de bras assez grands pour ça. Ils me font rire, tous autant qu'ils sont, à baver, l'oeil luisant, à frétiller de la queue en déguisant leurs conneries de pulsions physiologiques derrière...
Non, attends, laisse-moi finir. Je suis allée acheter ton parfum, après. J'en ai versé sur mes poignets. Je sens l'homme, maintenant. Et à l'endroit que j'ai parfumé à l'odeur des souvenirs, il y a une marque brûlante, comme si c'était toi qui me touchais, là, dans le creux de la main. J'ai pas de mots pour te dire tout ça, j'ai pas de mots pour te dire que je ne peux pas te parler parce que je ne te trouve pas.
Oui, je l'ai touché ce mec, pour me faire croire que tu existes encore, que tu es bien vivant quelque part. Maintenant, je veux me noyer dans cette odeur. Je vais m'asperger de parfum et avaler le flacon entier, oui, le flacon entier pour avoir l'impression que tu es en moi. Je vais avaler le flacon entier et hurler ton prénom avec mon haleine qui exhalera ton parfum, pour te redonner corps, consistance. Je vais hurler jusqu'à ce que la honte et le dégoût s'évaporent, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus rien là où ça palpite.
Pardonne-moi, je t'en prie, pardonne moi. Je ne voulais pas faire de mal. Je voulais juste exister, au moins une nuit. Bien sûr que ça n'a pas marché, bien sûr que c'était un moyen de détruire les quelques ruines qu'il reste de... Je l'ai toujours su mais je n'ai plus rien... alors peu importe, tu vois, peu importe. Peu importe les blessures tant que...
Rien.
Simplement... peu importe.

dimanche 12 octobre 2008

Le petit théâtre du métro.

En peu de temps, dans le métro...

* j'ai serré le moignon d'un manchot
* j'ai croisé un femme sans orteils
* j'ai bousculé un homme tellement lèvru qu'on ne voyait plus son menton
* j'ai cru voir une main difforme, mais en fait, c'était une bistouquette

Quand même... je me dis que si on assemblait tout ces gens, ça donnerait quelqu'un de vraiment pas gâté par la vie.

Cela dit, je me demande si la personne la plus bizarre, dans l'histoire, c'est pas celle qui ne s'étonne même plus de voir...

* un manchot (au demeurant fort sympathique)
* une femme sans orteils
* un homme lèvru
* une bistouquette qui prend le métro

vendredi 10 octobre 2008

J'ai rien à dire, mais j'le dis quand même.



* On m'appelle le Rebelle, t'as vu *


Oui.
Mais non.
Non mais sérieusement, pourquoi je ferais ça?
J'ai du temps à perdre?
Non.
J'ai des trucs à revendiquer?
Pas spécialement non plus.
J'ai envie qu'on me lise?
En vrai, j'en suis pas sûre.

Quand j'étais jeune (...), je passais des heures à écrire tout et n'importe quoi sous DOS, juste pour le plaisir de taper des mots en blanc sur un fond noir.
Aujourd'hui, c'est pareil. Je crée un blog, juste pour le plaisir de taper sur mon clavier.

En même temps, est-ce que je dois VRAIMENT me justifier?
Non.
Parce que je suis une rebelle des temps modernes.